ET ENSUITE ?

Quatre jours d’ateliers et de conférences, quels sont les idées et les moments les plus marquants, qui vous ont transporté le plus loin dans votre relation avec la narrative ?

C’est une question pour Elizabeth, Isabelle, et Jean-Louis à l’issue de ce marathon narratif brésilien. If some international colleagues would like to share their answers to these question, we would be very glad.

4 réflexions au sujet de « ET ENSUITE ? »

  1. Pardon, j’ai pris du temps à répondre, a voir l’effet de ces 5 jours d’ateliers conférence et préconférence sur moi.

    UNe chose certaine, beaucoup de reconnaissance et appréciation pour tous ceux d’ici qui y ont participé, Pierre, Jean-Louis, Isabelle et Noam, et aussi pour notre club de vie ici en France. Un grand merci pour Dina, que j’aurais dû mentionner avant, nous avons illustré le travail en entreprise avec les équipes avec l’arbre de vie avec du matériel qu’elle avait généreusement partagé. Merci Dina, tu étais à Salvador avec nous.

    Sinon, ce que je retiens c’est la richesse de cette approche, tant dans les ateliers des “anciens”, David Epston, Jill Freedman, Stephen Madigan (je n’ai pas assisté à l’atelier de David et Cheryl), que dans les idée plus novatrices, surtout pour moi, l’apport de la science et des “arts” dans la compréhension de la portée de ce travail. Les idées de la neurobiologie ont soutenus les idées de “témoignage esthétique”, c’est à dire du cerveau droit, que ce soit de témoigner en chanson, en art, en mouvement, en drama thérapie…

    LA façon dont les “anciens” manient cet art me fascine, assister à un atelier de David Epston, “de quel couleur était le taxi”? d’entendre Stephen placer le narratif dans un contexte social ou l’individualisme prime, de pouvoir échanger avec des collègues de partout dans le monde et surtout de l’amérique du sud ou le narratif est bien vivant…
    Tout cela m’a ouvert des portes d’exploration et a renoué mon excitation pour le narratif comme mode d’accompagnement et .me remplit d’espoir.

  2. Je suis venue à ce congrès, parce que c’était un petit passage obligé avant mes vacances, nos vacances…puisque c’était une histoire de famille, j’étais la traductrice « officielle » de Jean Louis…et je suis repartie en passant par une « grande porte » : une vision élargie du monde, de l’humanité et des « possibles »…j’ai eu plusieurs fois par jour les larmes aux yeux (bon, d’ac, pour moi c’est assez courant…), tout d’abord quand Caleb, de l’Ouganda a rejoint sur scène les musiciens afro brésiliens, suivi des noirs américains…et que d’un coup, les continents se rapprochaient pour se souvenir des origines communes, et des douleurs communes…et puis, évidemment Marina, cette jeune colombienne qui trace un chemin pour que quelques femmes de Colombie puissent à nouveau considérer leur corps autrement que comme un lieu de souffrance, et nommer l’espoir… « Marina, tant qu’il y aura des personnes comme toi sur terre, je pourrai espérer et penser que l’humanité est belle…merci ». J’ai pu expérimenter modestement, la narrative qui n’en finit pas de faire alliance avec l’art, la dance, le théâtre, la science pour ouvrir de nouvelles voies à des enfants, des familles, des communautés en difficultés, des traumatisés…et finalement nous tous, chacun d’entre nous dans nos différences. Assistaient à ce congrès environ 300 personnes, de 23 pays…mais pour une immense majorité, (95 % ?) des femmes, et notamment des femmes latines, qui se touchent, s’embrassent, se câlinent, se connectent et j’ai ADORE faire partie, un peu, de cette communauté, les remercier, les regarder, les admirer…. Chanter avec elles…
    Et ce congrès c’était aussi des fous rires avec Pierre, des papotages super agréables avec Elizabeth, des moments de concentration intenses pour faire un peu passer les idées reçues en anglais, portugais ou espagnol en français pour Jean Louis, des pensées pour Michèle (je te raconterai, nous en avons pour des heures…chouette !), des manques de Cathy (on se serait marré, c’est sûr…), la possibilité pour mon fiston d’être baigné dans une ambiance internationale, de se faire des pots cubains, brésiliens, israéliens… je me sens un peu retournée comme une chaussette…je laisse mûrir pour voir ce que je vais faire de tout cela…

  3. En ce qui me concerne, les cérémonies d’ouverture et de clôture de cette conférence, ces cérémonies m’ont transportées et comme à chaque fois, fait toucher du doigt l’engouement et l’affection des personnes présentes (La cérémonie de clôture Maracaña un soir de finale de coupe du monde au Brésil. Nous avons chanté Les mots d’amour de Piaf en cœur avec 200 personnes). Ce lien avec le monde des autres cultures est fascinant. Ce qui m’a fortement touché c’est le travail de cette thérapeute colombienne travaillant avec des femmes violentées, torturées dans un pays où la violence n’a plus aucune commune mesure avec le respect de l’humain, que d’émotion. Elles ont créé ensemble l’onguent pour l’âme et la carte du corps pour parler des sévices subis. La Colombie est un pays où l’on torture par plaisir et pour punir l’autre (ce qui a fait ressentir ma propre envie de révolte et de violence). Le moment avec Jill Freedmann et la vidéo de Michael White travaillant avec une mère et un enfant et/ou comment faire en sorte que la mère et l’enfant collaborent à partir de leurs compétences pour apporter une réponse face aux menaces d’exclusion de l’institution éducative. Ce qui m’a particulièrement intéressé dans les travaux de Jeff Zimmermann et Marie Nathalie Beaudoin c’est comment redonner une plasticité à un cerveau en faisant en sorte de rendre le déclencheur du traumatisme moins impactant. Leur approche avec les enfants sur la notion de prise en compte de leurs compétences  “Pour faire cela comment pourrait tu t’y prendre” au lieu de “ce que tu as fait est faux”. Le travail de Stephen Madigan sur le couple est l’accompagnement dans l’exploration des ressources du couple et/ou comment rétablir ce qui les a unis et construire un futur. Des arbres de vie joyeux et tenant compte du corps au service de l’expression des étapes de la métaphore. Les communautés et ce travail sur l’équipe de vie qui moi, m’a mis en relation avec des hommes aux Brésils eux-mêmes reliés à des hommes Aborigènes et communicant autour d’une même passion le football. Dans tout ce que j’ai vu en ces quatre jours et qui m’implique encore plus dans le courant narratif, c’est cette préoccupation politique que nous avons vu des thérapeutes, travailleurs sociaux présents, de rendre les êtres avec qui ils travaillent pleinement acteurs de leur projet social. Certains des Thérapeutes présents travaillent dans des pays où leur vie est en danger. Qu’il a été bon de les serrés dans mes bras au moment du départ en leur disant combien ils continueraient à occuper mes pensées.
     
    Voilà en quelque ligne ce que je peux vous dire. Une chose encore. Il est des voyages où les amitiés font plus que se dévoiler. Elles écrivent des romans où les personnages que nous incarnons sont toujours à même de relire ce qui les construit.
     
    A bientôt à Tous.

  4. En ce qui me concerne : les idées de Jeff Zimmermann sur les relations entre la plasticité neuronale du cerveau et la plasticité narrative des histoires et de l’identité, leur application à l’éducation par Marie-Nathalie Beaudouin, l’énergie et la musique de cette conférence, l’évolution de la pensée de Stephen Madigan vers une critique de l’individualisme, le décodage des spirituals des esclaves noirs comme cartes de résilience et d’évasion, l’onguent pour l’âme, la charte des droits du narrateur. Les conversations sans cartes de David Epston. L’invisibilité, en tant que concept social (Madigan) et de métaphore éducative (Beaudouin) et également en tant qu’expérience dans une ville inconnue.

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