DROITS D’AUTEUR

Ouverture des travaux de la conference aujourd’hui. Une cérémonie de bienvenue conduite par Golden Eagle, une collègue Première Nation, suivie d’une keynote d’ouverture absolument époustouflante de Stephen Madigan. Centrée sur l’histoire de l’émergence de l’individualisme à travers l’histoire des idées et la production de pratiques de diagnostic scientifique fermées qui confèrent l’autorité de définir et classifier l’autre en échange d’un DESS ou d’un PhD. Une déconstruction magistrale de l’individualisme et de la façon dont les problèmes sont poussés à l’intérieur du corps autonome de la personne, enclenchant la fiction d’un soi, de la possession de ce soi, son contrôle, son développement, sa motivation de soi. Et à travers le concept d'”auteur”, la notion de privilège. : “qui possède les droits d’auteur de l’histoire qui est racontée ?”

Une keynote qui situe l’endroit exact ou en est l’approche narrative aujourd’hui, les enjeux politiques et les risques qu’elles court, tellement importante que nous ne pouvons pas ne pas la traduire et la publier. L’ancien “apprenti” de Michael White et David Epston se pose ici comme l’un des chefs de file d’une pratique très orthodoxe car elle est directement reliée aux idées politiques des origines (et aux grandes colères sociales qui ont été son creuset), mais également très prospective puisqu’elle explore sans complaisance la façon dont les logiques politiques et capitalistes peuvent désormais s’infiltrer dans tous les territoires de la “santé mentale”, jusque dans des communautés de thérapeutes blancs privilégiés, qui ont des livres à vendre et des boutiques à faire tourner.
PBS

6 réflexions au sujet de « DROITS D’AUTEUR »

  1. J’attribuais jusqu’à présent à ma peur de la dépendance ou de l’enfermement le fait de ne pas supporter les tests dits de personnalité et autres filtres destinés à étiqueter, que ce soit pour moi personnellement ou en tant que praticien.
    Ce post apporte une grande bassine d’eau fraiche et bienfaitrice à mon moulin.
    C’est bien, à l’instant T, “celui qui dit qui est” et personne n’a le droit de le définir si ce n’est lui même.

  2. Ca signifie que lorsque tu définis l’autre comme “dépressif”, “anxieux” ou “non-employable”, tu deviens l’auteur de son histoire et que tu t’appropries ce droit d’être auteur (au lieu qu’il en soit lui-même l’auteur en se définissant en fonction de son expérience). Et tu partages ces droits d’auteur avec toutes les idées qui nourrissent ta capacité à le labelliser (et tous les gens qui t’ont transmis ces idées). Bises,
    Pierre

  3. ouah ! ça à l’air trop top !

    Je n’ai pas bien compris le contexte de : « qui possède les droits d’auteur de l’histoire qui est racontée ? » ???? 🙁

  4. « qui possède les droits d’auteur de l’histoire qui est racontée ? »
    Peut être à celle ou celui qui peut dire “aujourd’hui ma vie m’appartient parce que j’en suis “devenu” l’auteur(e)”

    Merci Elizabeth, Jean Louis et Pierre pour vos partages.

  5. fort, très fort, cette notion de “qui possède les droits d’auteur de l’histoire qui est racontée” … pour que chacun redevienne … auteur de sa vie ?!
    super ! merci à vous : jean louis, elisabeth et pierre pour vos témoignages !

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