Ca sent la fin. Dernier séminaire aujourd’hui et demain avec Jill Freedman, célébrissime thérapeute familiale américaine, dont j’ai séché une partie pour faire mon petit shopping de retour. Eh oui, père de famille est mon identité préférée loin devant parfait bon élève !
Il n’empêche que les réflexions de Jill sur les relations de couple dépassent très largement ces dernières et s’appliquent à toutes les formes de relations, notamment les relations patron-collaborateur ou bien entre collègues si on les transpose un peu à l’univers de l’entreprise. Une idée clé qu’elle développe et qui reprend un thème de Stephen Madigan est la localisation des problèmes. Savoir où le problème se situe est très important pour la création d’histoires riches et multi-vocales. Par exemple, si je reproche à mon fils d’être désobéissant, je localise le problème dans mon fils. Alors qu’en fait, il est localisé dans l’idée culturelle que les enfants doivent obéir aux parents de telle et telle manière. De même, si je crois l’entreprise qui me demande de coacher Gérard Dupont “parce qu’il a un problème de management”, je tombe dans un piège qui est de localiser le problème à l’intérieur de Gérard Dupont et si j’aborde ma mission de coaching dans cette intention, je vais certainement proposer mon aide pour résoudre ce problème, ce qui revient à dire normaliser Gérard Dupont, l’aligner sur la prescription culturelle de l’entreprise avec les meilleures intentions du monde. Et tant pis si ses résultats en terme de management ne s’en trouvent pas améliorés, il sera chargé d’un deuxième problème (résidant à l’intérieur de lui) qui est d’être incapable de s’améliorer.
Par contre, si je localise le problème non pas dans Gérard Dupont mais dans la culture locale de l’entreprise, ou dans la culture globale du management moderne, qui propose un certain nombre de caractéristiques, d’indicateurs et de méthodes qui définissent le “bon manager” (il y en a des rayons entiers dans les bibliothèques d’aéroport), Gérard Dupont retrouve la liberté d’exprimer ce qui l’inspire, l’aide et le soutient dans l’exercice de l’autorité, les histoires liées à ces éléments ainsi que l’histoire de ces histoires, ce qui va lui permettre de développer une façon de manager qui lui convienne.
Et si elle ne convient pas à l’institution ? C’est là que les leçons de Jill (qui est quasiment le sosie de ma belle-mère) trouvent tout leur intérêt. Le coaching individuel de Gérard Dupont se transformera en coaching du couple qu’il forme soit avec son patron, soit avec son entreprise (si son patron décide d’occuper la position du porte-parole de l’institution, un exercice qui à lui seul, nécessite parfois un accompagnement spécifique pour lui !)
Demain dernière journée de séminaire (ce soir je vais taper un boeuf avec les “Standard Deviations”) et mercredi, hop, dans l’avion pour 24 petites heures et retour avec my people.
C’est très riche.
Je vais m’entraîner à exercer mon attention pour débusquer le vrai propriétaire du problème.
Cela renforce une nouvelle fois l’idée qu’il faut faire tout le tour de l’objet pour avoir la vision quasi complète de ce qu’il est vraiment. Couleur, relief, surprise(s)…
Finalement, s’il n’y avait qu’UN truc à retenir des pratiques narratives, ce serait l’externalisation ? (sauf que ça n’existe pas QUE dans les pratiques narratives…)
WAHOU ! Quelle belle piste pour des relations plus saines, vraiement plus satisfaisantes et fondamentalement plus libres !
Merci . La localisation des problèmes mais oui tu as raison elle s’applique à toutes formes de relations ! BON RETOUR