RENTREE ET MEMORIAL DAY

Par Elizabeth Feld

Nous voilà à la fameuse rentrée 2011. La rentrée est un phénomène d’un très fort contexte culturel français pour lequel la plupart des étrangers ne sont pas préparés.

Pour ma part, d’origine américaine avec presque 20 ans d’expérience de vie en France, (dont une au lycée), je ne m’y suis jamais habituée, et je n’ai jamais vu pareil ailleurs…  Je trouve qu’il y a une sorte de folie collective, toute une société en deuil, car les vacances (pourtant bien longues par rapport aux autres pays) sont terminées, et tous à 100 à l’heure pour tout mettre en place tout de suite.

Aux Etats Unis, la fin de la période d’été se marque par une fête- Memorial day- qui est soit le dernier lundi d’août ou le premier lundi de septembre, c’est donc aujourd’hui. Continuer la lecture de RENTREE ET MEMORIAL DAY 

VU DU CIEL

C’est vrai, Michael White adorait piloter. Il y fait référence dans l’avant-propos de “Maps“.

La randonnée était pour lui une expérience inspirante sur le plan métaphorique. Les cartes narratives sont des cartes de randonnée, comportant quelques sentiers balisés et pour le reste, non cartographiés car l’exploration de ces nouveaux territoires appartient au client. Elles sont représentées vues du ciel, et non pas, comme le suggère souvent la disposition des paper-boards dans les salles de formation, comme un empilement d’étapes.  Continuer la lecture de VU DU CIEL 

PRENDRE LE TEMPS DE S’EPOUILLER

Pascal Picq est paléo-anthropologue. Il applique les découvertes de l’anthropologie aux processus de l’entreprise, mais également propose une vision globale et reliée de l’évolution humaine et dans l’entreprise.
 
Voici pour ceux que cela intéresse des éléments assez détaillés extraits de la conférence passionnante qu’il a donnée à l’université d’été du CECA, le 24 août dernier. 
Continuer la lecture de PRENDRE LE TEMPS DE S’EPOUILLER 

UN MONDE SANS FROTTEMENTS

“La valeur du temps”, tel est le thème cette année de l’Université d’été du CECA (Centre Entreprise et Communication Avancé) qui a lieu aujourd’hui et demain au Château Smith Haut-Laffitte, près de Bordeaux.

“Le temps réel, c’est le monde sans frottements. Or la vraie vie, en physique comme dans la réalité, c’est plein de frottements”. Selon Isabelle Sorente, Polytechnicienne, écrivaine et femme de théâtre, nous sommes co-acteurs de l’addiction à l’interdépendance, pas celle de l’aile du papillon décrite par les mystiques bouddhistes mais celle imposée par l’information et la connexion permanente. Chaque chose devient mesurable et les chiffres remplacent la chose. L’addiction aux chiffres donne une illusion de maitrise qui nous permet de lutter contre l’angoisse de l’incertitude, d’être pris dans une guerre de titans entre les machines indifférentes et la nature indifférente où notre place d’humains n’existe pas.  Continuer la lecture de UN MONDE SANS FROTTEMENTS 

DANS LA PEAU DE L’AUTRE


Le dernier Almodovar nous pose en termes narratifs la question de la construction de l’identité sexuelle, une question que connaissent bien nos collègues qui travaillent sur la «queer therapy”.

Être un homme ou être une femme, comment est-ce que cela se fabrique ? Quels sont les liens entre les caractéristiques biologiques de notre corps et le sentiment que nous avons d’appartenir à un genre ou un autre ? Comment dessinons-nous les frontières entre le fait d’être un homme et celui d’être une femme ? Et existe-t-il et de véritables frontières tranchées sur ce sujet ou ces limites ne sont-elles elle-même que des constructions culturelles ? Continuer la lecture de DANS LA PEAU DE L’AUTRE 

EN TERRE ETRANGERE

S’il vous reste encore un peu de vacances, et si vous aimez la science-fiction, je vous suggère de lire ou de relire « En terre étrangère », le chef-d’oeuvre de Robert Heinlein.

Si Philip K Dick est le Mozart de la science-fiction américaine des années 50, Robert Heinlein en est le Bach avec des oeuvres comme “Starship Troopers” ou « Une porte sur l’été ».

« En terre étrangère » raconte l’histoire d’un homme né et élevé sur la planète Mars, au sein d’une espèce dont la culture et les rapports sociaux n’ont rien à voir avec les nôtres. Continuer la lecture de EN TERRE ETRANGERE 

LA VISITE DU CHATEAU

Une métaphore opérative pour ceux qui enseignent et partagent les idées narratives…

Vous visitez un château ou un musée avec un enfant. Chacun d’entre vous a un appareil photo. Après la visite, vous chargez les photos sur l’ordinateur et comparez vos deux diaporamas. Ils n’ont rien à voir. Les photos composent deux récits différents qui donnent l’impression que vous avez visité deux endroits différents.
Continuer la lecture de LA VISITE DU CHATEAU 

LE DEBUT DE L’HISTOIRE

Est-ce que la préhistoire est de la non-histoire, ou de l’histoire non histoirisée ?

Considérer la préhistoire, c’est réfléchir à l’endroit depuis lequel on décide de la nommer ainsi. Cela signifie que la préhistoire a eu lieu avant le début de l’histoire, c’est à dire à un moment où il ne s’est rien passe qui soit digne d’être recruté dans le grand casting des événements historiques. Ou alors que les sources de mémoire transmissible n’existaient pas. De ce fait, nous serions tentés de porter sur cette période et ses contemporains un regard colonialiste, comme si l’histoire se confondait avec le progrès et que notre époque, notre culture façonnées par l’individualisme et la machine à vapeur, constituaient un aboutissement plutôt qu’une option possible, et l’effet d’un certain empilement de choix dictés par un empilement symétrique de contextes. Continuer la lecture de LE DEBUT DE L’HISTOIRE 

ET ENSUITE ?

Quatre jours d’ateliers et de conférences, quels sont les idées et les moments les plus marquants, qui vous ont transporté le plus loin dans votre relation avec la narrative ?

C’est une question pour Elizabeth, Isabelle, et Jean-Louis à l’issue de ce marathon narratif brésilien. If some international colleagues would like to share their answers to these question, we would be very glad.

DES DRAPEAUX ET DES HOMMES

Lors d’une panne des casques de traduction, dans la grande tradition brésilienne où le football a une valeur quasi-religieuse et dans la ligne du thème abordé (the Team of Life), différents groupes ont commencé à “meubler” en chantant les hymnes de leurs équipes favorites et en agitant leurs drapeaux.

La question que cela pose est de savoir si chanter l’hymne de son équipe est une revendication identitaire préférée ou une histoire dominante qui isole les gens les uns des autres en les inscrivant dans une vision réductrice et différentielle, ou les deux, ou encore autre chose qui n’a aucun rapport. Mais la réponse est sans aucun doute apportée par la lecture de ces échanges de lettres entre un groupe d’hommes brésiliens et un autre groupe d’hommes australiens aborigènes, des échanges profonds et fraternels sur la vie comme un match de foot, et une illustration du fait que n’importe quelle métaphore peut soit réunir, soit exclure en fonction du contexte et de l’histoire dans laquelle elle s’inscrit.