Archives pour la catégorie Carnets de route

EN TERRE ETRANGERE

S’il vous reste encore un peu de vacances, et si vous aimez la science-fiction, je vous suggère de lire ou de relire « En terre étrangère », le chef-d’oeuvre de Robert Heinlein.

Si Philip K Dick est le Mozart de la science-fiction américaine des années 50, Robert Heinlein en est le Bach avec des oeuvres comme “Starship Troopers” ou « Une porte sur l’été ».

« En terre étrangère » raconte l’histoire d’un homme né et élevé sur la planète Mars, au sein d’une espèce dont la culture et les rapports sociaux n’ont rien à voir avec les nôtres. Continuer la lecture de EN TERRE ETRANGERE 

LA VISITE DU CHATEAU

Une métaphore opérative pour ceux qui enseignent et partagent les idées narratives…

Vous visitez un château ou un musée avec un enfant. Chacun d’entre vous a un appareil photo. Après la visite, vous chargez les photos sur l’ordinateur et comparez vos deux diaporamas. Ils n’ont rien à voir. Les photos composent deux récits différents qui donnent l’impression que vous avez visité deux endroits différents.
Continuer la lecture de LA VISITE DU CHATEAU 

LE DEBUT DE L’HISTOIRE

Est-ce que la préhistoire est de la non-histoire, ou de l’histoire non histoirisée ?

Considérer la préhistoire, c’est réfléchir à l’endroit depuis lequel on décide de la nommer ainsi. Cela signifie que la préhistoire a eu lieu avant le début de l’histoire, c’est à dire à un moment où il ne s’est rien passe qui soit digne d’être recruté dans le grand casting des événements historiques. Ou alors que les sources de mémoire transmissible n’existaient pas. De ce fait, nous serions tentés de porter sur cette période et ses contemporains un regard colonialiste, comme si l’histoire se confondait avec le progrès et que notre époque, notre culture façonnées par l’individualisme et la machine à vapeur, constituaient un aboutissement plutôt qu’une option possible, et l’effet d’un certain empilement de choix dictés par un empilement symétrique de contextes. Continuer la lecture de LE DEBUT DE L’HISTOIRE 

Super-hero (subjugated) stories

Super-hero questions are very interesting to step into preferred territories of identity.

Par exemple, une cliente syndicaliste, très virulente, prenant le parti des victimes d’injustice depuis l’âge le plus tendre. “On m’a toujours appelée Zorro”, dit-elle. Question : “Mais Zorro, c’est aussi Don Diego de la Vega. Et vous, sous le masque et la cape, quelle serait votre identité secrète ?” Réponse : “Madame de Récamier ou Madame de Staël”. Cette réponse nous fait pénétrer dans de nouveaux territoires identitaires préférés, un pays de porcelaine et de dentelle complètement différent de l’histoire dominante de Zorro (qui n’est d’ailleurs pas une histoire de problème, mais juste un peu envahissante). Continuer la lecture de Super-hero (subjugated) stories 

LE TUNNEL

par Dina Scherrer

Dina a été bloquée par les intempéries pendant des heures, comme des milliers de parisiens. Les situations extrêmes  créent ou recréent de nouveaux types de solidarités. Elle porte un regard narratif sur cette mésaventure, qui ouvre sur la question de savoir si nous avons besoin d’une guerre ou d’une situation de crise pour trouver des fonctionnements alternatifs à l’histoire dominante de l’individualisme et de ses pratiques.

J’ai toujours été mal à l’aise lorsque je dois traverser un espace fermé et obscur. Quand j’étais enfant, nous avions un couloir long et sombre où j’ai ressenti de grandes frayeurs. En voiture, il  m’est arrivé de faire un détour de plusieurs kilomètres plutôt que de traverser un long tunnel comme celui de La Défense. La semaine dernière, à la suite d’importantes chutes de neige dans la région parisienne, j’ai passé onze heures dans ma voiture pour faire vingt-cinq kilomètres. Onze heures, dont quatre sans bouger. Dans un tunnel. Je pourrais donc vous faire le récit d’une épreuve horrible. Car, en plus, j’ai eu tout le temps de le voir venir, le tunnel ! Pendant des heures, j’ai vu son entrée se rapprocher inexorablement, sans avoir la possibilité de me défiler, emprisonnée par les voitures qui entouraient la mienne de toute part, devant, derrière, sur les côtés. Et, une fois dans sa bouche sombre, la circulation s’est immobilisée. Quatre heures avant de ressortir. De quoi savourer l’angoisse jusqu’à la panique.
Continuer la lecture de LE TUNNEL 

Christophe Dejours : “l’identité comme armature de la santé mentale”

Par Sandie Rimbert

Christophe Dejours (psychiatre, psychanalyste, à la tête de l’équipe de psycho-dynamique du travail et de l’action du CNAM) était invité par la Ligue des Droits de l’Homme de Gironde il y a quelques jours à Bordeaux II.

En dehors de quelques percées médiatiques, je ne connaissais rien des travaux de ce chercheur aujourd’hui régulièrement sollicité par les organisations dans le cadre de son approche sur la souffrance au travail.

Je retiens d’abord sa définition de l’identité comme « armature de la santé mentale», expression qui éclaire d’un jour nouveau le travail d’exploration du paysage de l’identité. Aider nos clients à se reconnecter à leurs rêves, leurs espoirs, leurs valeurs, permet aussi de ne pas devenir fou à force d’être à côté de soi.

Continuer la lecture de Christophe Dejours : “l’identité comme armature de la santé mentale” 

Des Bleus à l’âme

Le naufrage relationnel et collectif de l’équipe de France nous offre une double opportunité narrative.

D’une part, être confrontés en temps réel et en direct, avec une puissance planétaire, à un retelling de ce que les Bleus ont compris de notre société. Ce n’est pas très agréable et gageons que c’est pour cela que la condamnation a été aussi violente et unanime, avec une urgence à localiser le problème qui chez le coach, qui dans l’équipe avec une recherche frénétique de coupables qui nous évite de réfléchir à notre participation à ce système.

Continuer la lecture de Des Bleus à l’âme 

Maps, relecture subjective

par Catherine Mengelle
www.dclictonavenir.com

Cinq cartes et deux guides pour un voyage narratif qui réorganise avec simplicité toute l’expérience narrative de Catherine, et nous rappelle qu’une conversation narrative est une randonnée, avec cartes et boussoles (les deux “guides”, intentions conversationnelles transversales mises en valeur de façon très élégante dans cet article).

Dans « Maps of narrative practise », Michael White avait fini par accepter de modéliser son travail d’accompagnement. Il savait en écrivant ce livre que ce n’était qu’une simple pause, le temps de cartographier les pratiques qu’il avait mises au point jusque là et d’expliquer les idées qui les avaient nourries. Il ne souhaitait pas que l’approche narrative devienne une approche figée et encore moins un dogme. Aujourd’hui, après sa disparition, des praticiens continuent à lui rendre hommage en faisant vivre et grandir l’esprit et les idées narratives dans le monde entier et en les enrichissant de nouvelles réflexions et de nouvelles cartes – par exemple pour collecter auprès des gens et selon des intentions très précises, la matière nécessaire à la création de documents narratifs collectifs (« Collective Narrative Practise », David Denborough, 2008).

Continuer la lecture de Maps, relecture subjective 

Errances collectives

Revoilà “Errances Narratives”. Ce blog est désormais celui d’un collectif : l’ensemble des participants, anciens participants et enseignants de la Fabrique Narrative. Depuis son ouverture, le 4 avril 2009 à Bordeaux, notre centre consacrée au développement et à l’enseignement de l’approche narrative australienne en langue française a su fédérer autour de ses activités une communauté forte d’une soixantaine de membres : coachs, thérapeutes, psychologues, travailleurs sociaux, DRH, professionnels de la relation d’aide, enseignants français et australiens…

“Errances Narratives” sera désormais l’espace d’expression et d’échanges de cette communauté. Idées, récits de conversations, développements théoriques, partage de lectures, retours d’expériences : chacun pourra proposer ses compréhensions et les enrichir grâce à l’échange. Alors à vos claviers, pour continuer à “errer” tous ensemble dans cet espace partagé d’exploration et de respect.

L’équipe de la Fabrique Narrative

(Nous sommes désolés pour les petites erreurs de manips qui ont accompagné la remise en ligne, certains d’entre vous ont pu recevoir plusieurs e-mails de notification. Nous vous prions de nous en excuser si c’est le cas.)