Deux dessins de Jean-Louis et une vidéo extrait de la conférence d’ouverture. Le peintre au premier plan, Ronan, effectue une renarration visuelle en direct de la conférence. Have fun !
Deux dessins de Jean-Louis et une vidéo extrait de la conférence d’ouverture. Le peintre au premier plan, Ronan, effectue une renarration visuelle en direct de la conférence. Have fun !
Par Elizabeth Feld
Cette conférence est tellement stimulante que j’ai du mal à tout digérer , et donc à chroniquer. Le mot qui me vient avant tout, c’est prise de conscience aiguë de l’aspect politique de notre travail. Toutes les rencontres me font vibrer, m’inspirent, me challengent.
Le just Therapy Team de new Zélande, dont je parlerai dans un autre article sont un exemple de thérapeutes qui ont totalement intégré l’aspect politique dans leur travail (” si tu aides une personne pauvre à aller mieux et que tu le remets dans sa situation de pauvreté sans adresser la situation, tu ne t’es pas servi de ta position de privilège et d’influence potentielle pour effectuer des changements sociaux)
Charley Lang (photo) hier matin nous a proposé un workshop très interactif et très narratif inspiré par les nouvelles apprises ce matin que le président Obama soutient le droit au mariage gay aux USA. Le titre “queer narratives on film” (narratives homos filmées) m’avait séduite, surtout qu ‘en parlant en début de matinée avec Pierre, nous nous sommes fait la réflexion qu’il n’y aucune conscience dans notre communauté narrative française du mouvement “queer” (la déconstruction des droits, privilèges, normes et constructions du privilege hétérosexuel majoritaire). Ce courant est très vivant ici au Canada et à TCX . Continuer la lecture de QUEER NARRATIVES
Voici Norman Kunc, qui fait une keynote ce matin sur le thème “explorer des discours alternatifs sur le handicap”.
Derrière lui, une citation de Neil Marcus : “le handicap n’est pas une lutte courageuse, ou du courage en face de l’adversité, le handicap est un art de vivre”. Il souffre de troubles neuromoteurs depuis sa naissance et son élocution est difficile (encore plus pour nous en anglais). Devant une salle de 200 personnes rapidement séduites par son humour et son intelligence, il déconstruit magistralement les représentations dominantes sur le handicap (organisme infra-humain, animal, légume, esprit, menace, objet de peur, de pitié, de charité, éternel enfant, ennuque sans sexualité, objet de ridicule, ange innocent, corps cassé…), et c’est accablant pour notre culture de gens “normaux”, et on réalise que l’un des grands combats politiques pour faire émerger une culture minoritaire est là, au cœur de la société. Continuer la lecture de DANS UN FAUTEUIL
Jeff Zimmerman a beau avoir l’air d’un Pink Floyd et commencer ses conférences par 5 bonnes minutes de jazz-rock-funk(1), c’est l’un des chercheurs les plus prometteurs dans les relations entre la neurobiologie et la construction des histoires, ce qui se passe dans le cerveau lorsque des récits préférés commencent à émerger.
Il distingue le “soi expérientiel”, immergé dans les expériences de vie, et le “soi mémoriel”‘qui définit notre identité narrative, insistant avec Dan Siegel sur la différence entre cerveau et esprit, le second utilisant le premier et les expériences relationnelles qu’il reçoit pour se constituer en permanence. Notre cerveau est une machine à anticiper et à prédire, avec des flux descendants (liés aux récits) et montants (liés à l’expérience) qui s’équilibrent plus ou moins. Le conflit entre les deux flux ou la prédominance des représentations, très influencées par l’émotion, sur les perceptions nous rend aveugle à notre propre expérience (d’où l’intérêt de la méditation par exemple qui “remet les compteurs à zéro”). Le cerveau n’est pas organisé autour des neurones (électriques), comme on le pense depuis Freud, mais des synapses (chimiques). Continuer la lecture de ET PENDANT CE TEMPS, DANS NOTRE CERVEAU
Ouverture des travaux de la conference aujourd’hui. Une cérémonie de bienvenue conduite par Golden Eagle, une collègue Première Nation, suivie d’une keynote d’ouverture absolument époustouflante de Stephen Madigan. Centrée sur l’histoire de l’émergence de l’individualisme à travers l’histoire des idées et la production de pratiques de diagnostic scientifique fermées qui confèrent l’autorité de définir et classifier l’autre en échange d’un DESS ou d’un PhD. Une déconstruction magistrale de l’individualisme et de la façon dont les problèmes sont poussés à l’intérieur du corps autonome de la personne, enclenchant la fiction d’un soi, de la possession de ce soi, son contrôle, son développement, sa motivation de soi. Et à travers le concept d'”auteur”, la notion de privilège. : “qui possède les droits d’auteur de l’histoire qui est racontée ?”
par Jean-Louis Roux
Tout part souvent d’une invitation à déjeuner, où vous regroupez autour de vous les gens que vous appréciez pour qu’une journée se prolonge dans la joie et se termine entouré d’ami(es)
Quand vous venez participer à une conférence, comme celle qu’organise Stephen Madigan, forcément cela rassemble ce qu’il y a de plus important comme intervenants du continent Nord Américain et des cinq autres continents pour intervenir ou écouter les autres professionnels qui diffusent leur travaux.
C’est aussi un plaisir quand les personnes que vous croisez vous reconnaissent et vous serrent dans leur bras en guise de bonjour. Continuer la lecture de QUAND LES COMMUNAUTES SE FORMENT
“Errances Narratives” avait totalement disparu pendant quelque jours. Aspiré du net, introuvable.
Très embêtant, jute au moment où avec Elizabeth et Jean-Louis, nous partions à Vancouver pour participer à la conférence internationale Therapeutic Conversations 10 organisée par Stephen Madigan. Nous revoilà, renseignements pris, il s’agissait d’un problème lié au serveur qui héberge notre blog. Ouf ! Nous commencions déjà à paranoïer et sur-interpréter. Serait-ce un coup du MI16 ? 🙂
Pour le début de la conférence, et en l’absence des “Errances”, j’ai mis quelques bricoles sur mon petit blog personnel, “Nomade Chroniques”, avec un contrepoint d’Elizabeth (voir ici et ici). Désormais, tout revient à la normale et les comptes-rendus des ateliers et journées seront donc à nouveau partagés ici. A bientôt, narr-amitiés,
PBS
Vers une identité “inventionnelle” : ce splendide néologisme de Catherine Mengelle résume bien le workshop de deux jours, d’une qualité exceptionnelle, qu’ont animé Lorraine Hedtke et John Winslade à la Fabrique Narrative de Bordeaux.
Rarement séminaire sur la mort et le deuil n’aura été aussi plein de vie, d’humour et d’espoir. Car les idées et modes d’intervention développés au fil des années par Lorraine et John, s’opposant frontalement aux conceptions du deuil défendues par les psychologies scientifiques occidentales (et nourries par nos grands récits culturels), sont tournés vers la vie comme le tournesol vers le soleil.
Continuer la lecture de LES VIVANTS ET LES MORTS
Il existe une médecine narrative. C’est quelque chose de relativement nouveau en France, où l’on peut trouver un prolongement des idées que nous pratiquons dans d’autres disciplines d’accompagnement.
La médecine narrative, enseignée dans certaines facs mais pas partout, s’intéresse en priorité à la relation entre le soignant et le patient, et à l’histoire que le patient se raconte sur sa maladie. Cette histoire est forcément influencée par la façon dont le soignant « met en récit » la maladie et prend le temps ou non d’expliquer et d’écouter. Entre un patient qui se croit condamné et un autre, atteint de la même maladie, qui sait qu’il a une bonne chance de s’en sortir s’il lutte et dont les compétences à résister aux symptômes ont été reconnues et encouragées, le pronostic et la durée de vie, mais surtout la qualité du temps et des relations, seront entièrement différents.
Pour ceux qui ont la chance d’être à Paris le mercredi 30 novembre, une table ronde réunit tous les acteurs importants de ce nouveau développement de la médecine. A priori, aucun Bordelais ne sera là-bas à ce moment-là, donc n’hésitez pas, si vous y assistez, à prendre des notes et à les partager…
Vous connaissez tous le “chitter-chatter”. C’est un concept développé depuis des années par Stephen Madigan sur la façon dont les discours sociaux dominants “parlent” dans nos têtes pour nous recruter dans un certain nombre de pratiques performatives au service de leurs propres buts.
Le club des entendeurs de voix, c’est l’ensemble des praticiens confrontés à ces petites voix parasites qui les empêchent de poser librement des questions narratives à leurs clients et se mettent en travers de leur capacité à fabriquer de belles questions.
Un dispositif relativement complexe de conversation narrative avec trois “clients”, deux thérapeutes et une équipe réfléchissante nous a permis de connaitre un peu mieux le mécanisme et les activités de ces petites voix (qui ne sont pas vraiment des voix que l’on entend au sens “schizophrénique” du terme mais plutôt la mise en actes d’idées ou de convictions qui influencent notre vision de nous-mêmes). Continuer la lecture de LE CLUB DES ENTENDEURS DE VOIX