Par Loretta Pederson
Traduction Isabelle Gabas
Comment faire barrage aux pensées suicidaires sans traumatiser encore plus les clients qui en sont victimes ?
Loretta Pederson est une praticienne narrative Australienne qui travaille au Dulwich Centre à Sydney. Elle s’est intéressée de près aux pensées suicidaires d’un certain nombre de personnes qu’elle accompagne. Elle nous montre dans cette transcription d’une conférence qu’elle a donné dans le cadre des “Fridays” du Dulwich Centre comment avec l’aide des questions externalisantes, de remembrements, et la formation d’une équipe de soutien (aussi bien pour la personne concernée que pour le thérapeute) il est possible de diminuer l’influence de ces pensées suicidaires.
Voir ci-après le début de l’article.
Bonjour, je m’appelle Loretta Pederson et je travaille à Sydney dans une petite organisation non gouvernementale.
Ces dernières années, un grand nombre de personnes sont venues me voir pour parler de l’impact des pensées suicidaires sur elles. Dans ma propre vie, familiale ou amicale, un certain nombre de personnes a également expérimenté ces sortes de pensées, ce qui m’a amenée à m’intéresser à la question suivante : « Que peuvent offrir les conversations narratives face aux pensées suicidaires. » Je pense en fait qu’elles peuvent offrir beaucoup ! Je vais donc partager ce qui m’aide dans mon travail et ce que j’ai entendu venant d’autres personnes, qui m’a été utile.
Quand je parle de « Conversations narratives », je me réfère au travail thérapeutique fondé sur les idées de Michael White et David Epston et d’autres thérapeutes qui continuent ce travail.
Pour commencer, j’ai pensé que nous pourrions considérer ce que cela fait d’éprouver des pensées suicidaires – pour nous mettre nous-mêmes dans cette situation, juste pour un instant. Je crois que cela peut être très pénible pour les personnes. Je suis sûre que vous l’avez remarqué si vous avez côtoyé des personnes éprouvant des pensées suicidaires : elles disent des choses comme quoi elles sont sans valeur et méritent de mourir. C’est très pénible et ça peut être tout à fait terrifiant. Elles en viennent à penser que la situation ne leur laisse aucun choix – comme si elles devaient obéir à un ordre. Et ce peut être très traumatisant. Parmi les personnes que je rencontre, un grand nombre ont éprouvé de multiples traumas dans leur vie et cela fait partie du contexte ayant apporté ces pensées. Mais l’expérience de ce type de pensées est en elle-même également traumatisante.
Elle peut amener la personne à se poser des questions comme :
- « Cela signifie-t-il que je suis mentalement malade ? »
- « Cela signifie-t-il que les gens vont penser que je suis fou ? »
- « Cela va-t-il changer la façon dont les autres me voient ? »
- « Si je meurs vraiment, quel effet cela aura-t-il sur mes enfants ? »
- « Quel effet cela aurait-il sur mon partenaire ? »
Ces interrogations ajoutent de la culpabilité et de la tristesse, alors que la personne se sent déjà très déprimée et affligée. Elle a peut-être des croyances qui tiennent des discours sur le désespoir et le suicide et qui peuvent aussi accroître le sentiment de traumatisme…
Lire la suite sur le Wiki Pratiques Narratives
Lire la réponse des travailleuses sur le Wiki Pratiques Narratives
Où pouvons-nous retrouver cette conversation aujourd’hui , le wiki ayant disparu ?