Dans la ligne de l’arbre de vie, de l’équipe de vie ou du cerf-volant de la vie, voici 3 nouvelles métaphores thérapeutiques collectives qui illustrent l’incroyable créativité de la scène narrative brésilienne.
Le rythme de la vie présenté par Adriana Muller (Brésil), qui propose une métaphore musicale faisant travailler les groupes sur : 1. mon instrument composé par une caisse de résonance (les souvenirs précieux) et la partie vibrante (valeurs, compétences) et le son (espoirs, rêves : “où veux tu que ta musique aille, quel public veux tu toucher ?”) ainsi que le public (les personnes importantes pour le client) 2. jouer la chanson (quelle musique je jour aujourd’hui , comment le public réagit-t-il ?) 3.l’orchestre de la vie (mon instrument parmi les autres, correspond à la forêt dans l’arbre de vie), 4. s’accorder (comment pouvons nous jouer ensemble, les challenges auxquels un orchestre est confronté) et 5. Quelle musique allons nous jouer ensemble (la musique de la vie)
Et elle cite son inspiration par Paolo Freire qui parle de ” l’invention de l’unité à partir de la diversité” et David Denborough qui établit la plasticité, la souplesse et la disponibilité des chansons, ce qui les rend beaucoup plus puissantes en général que le texte écrit. Et conclut sur la possibilité de passer du symptôme a la symphonie (jeu de mots en portugais sur “sintonia” et “sinfonia”).
Les recettes de vie, présentées par Nathalie Rutland-Wood (Australie), qui est à la fois thérapeute narrative et professeur de cuisine (avec une présentation olfactive, ça change des Powerpoint !):
Cet outil narratif, mis au point avec des jeunes détenus, se fonde sur la métaphore des recettes de cuisine, que l’on a héritées de ses grands parents dans certaines circonstances et que l’on peut désormais partager et échanger avec ses amis. Certaines recettes sont des “recettes de famille”, d’autres nous rattachent à une histoire ou à une culture (voir le “couscous identitaire” de Dina Scherrer). La construction en famille d’un livre de recettes communes constituera la documentation des techniques de vie et de résistance. La nourriture apporte plaisir, santé, est reliée a de multiples souvenirs. Natalie utilise beaucoup l’odorat et les images qui viennent associées à des parfums d’aliments comme porte d’entrée dans le territoire des identités préférées. Elle distingue 1. La liste des ingrédients, qui sont la base du plat, 2. Les quantités de chaque ingrédient que la personne estime nécessaires 3. D’où viennent ces ingrédients (leur histoire sociale et relationnelle), 4. Comment on les utilise et comment on les met ensemble, 5. Les petits trucs qui permettent de réussir la recette, 6. Comment on sert le plat et avec qui on le partage (permet de documenter, de rendre les gens visibles et d’élaborer une cérémonie définitionnelle). Exemple : recette pour réussir la vie en famille, ou recette de la spiritualité. A déguster sans modération.
Le cellier de la vie (the “pantry of life”) présentée par Ana Luiza Novis et Lucia Helena Assis Abdalla (Brésil), basé sur la métaphore que le problème est un visiteur qui est passé à l’improviste et qui s’est installé à demeure dans la vie du client. Le cellier contient les ingrédients qui permettent au client de réagir et de garder l’invité importun à distance raisonnable. Toutes ces métaphores permettent de mettre des récits et du sens sur ce qui arrive à no clients, et surtout d’en donner une description riche et multi-histoire.