La cérémonie d’ouverture d’une Conférence Internationale des Thérapies Narratives ne ressemble à rien de connu.
Plutôt que de souhaiter la bienvenue aux participants dans un pays, les organisateurs les accueillent dans une histoire : celle de leur peuple. Des aperçus de cette histoire sont offerts au travers de récits, de photos, et bien sûr de chansons. Dans un pays de musiciens comme le Brésil, ces dernières avaient une place particulière, avec un groupe de percussions, l’hymne national revisité en bossa-nova, des chants traditionnels…
Toute communauté a ses rituels d’ouverture des travaux, et celui de la communauté narrative cherche à exprimer les notions intentionnelles de l’identité qui fondent le travail narratif.
L’esclavage et la lutte contre l’esclavage font partie des histoires qui ont fortement façonné la culture et l’identité du peuple brésilien. Il n’a pas oublié ses racines africaines, ni les souffrances de lointains ancêtres arrachés à leur terre et à leur famille, et acheminés dans des conditions épouvantables vers un destin d’esclave. Ainsi, la matinée a été consacrée à différentes présentations sur le thème des ancêtres. Vanessa Jackson, qui se définit comme “activiste et thérapeute narrative”, a parlé des “blessures de l’âme collective” infligées par les traumas culturels vécus il y a longtemps mais dont les ravages descendent les générations et s’infiltrent dans la perception que les gens ont d’eux-mêmes. “Si je ne sais pas qui est mon peuple, comment puis-je savoir qui je suis ? Et si je ne sais pas qui je suis, comment puis-je entendre la souffrance de quelqu’un d’autre ?” dit-t-elle. Les ancêtres sont honorés à peu près dans toutes les cultures comme des guides et des repères. A peu près dans toutes, sauf dans la nôtre où les anciens, de surcroît, sont souvent rendus invisibles par nos pratiques culturelles et commerciales.
Et vous ? Est-ce que vous honorez vos ancêtres ? Qu’est-ce qu’ils vous apportent ? Comment vous soutiennent-t-ils ? Ou bien pensez-vous que ceci fait partie des délires du peuple narratif ? Ou alors autre chose, de complètement différent ?
A mentionner aussi la présentation de Salome Raheim sur les chansons en tant que guérisseurs, traçant et démontrant la puissance des chansons à travers l’exemple du décodage des “spirituals” chantés par les noirs en esclavage aux Etats Unis. Elle nous a illustré leur fonctionnement en tant que cartes (pour échapper vers le nord), et en tant que messages partagés de résistance et d’espoir, tout cela illustré par une belle voix puissante dont elle nous a raconté l’histoire de comment elle se l’est ré-appropriée et l’a sauvée de l’oubli, et de l’influence des voix de la société dominante qui la dévalorisaient..
Sans oublier la présentation de notre équipe de la Fabrique sur le Coaching Narratif dans les organisations, très bien reçu et apprécié.
Cruel et pas très glorieux… Mais peut-être qu’il était très gentil avec son ours et que ces deux là formaient une paire d’amis inséparables ?
J’ai un ancêtre qui était montreur d’ours en Ariège. Je trouve ça un peu cruel et pas très glorieux. Je préfère l’idée de l’ours libre dans la montagne. Pourtant, le montreur d’ours fait partie des santons de ma crèche et j’ai transmis l’histoire à mon fils. C’est un petit morceau de l’histoire des Pyrénées dont nous avons hérité.
Comment aujourd’hui puis je rester sans commenter; par une histoire, la mienne avec mon père qui est parti le 12 juillet …
Ces trois petits points sont le début, la continuité, et le chemin d’un voyage qui n’en finit pas , où à chaque instant paroles, voix, gestes , de mon père m’éclairent parce qu’il m’ancre dans une histoire qui crée la vie,ET donne du sens à la mienne.
Par le goût de la musique, de la lecture et de la nature, de la farce et du travail :il me soutient; parce ce que je m’émerveille d’un lézard qui court sur un mur de palais en plein Madrid, parce que hier dans le metro parisien j’ai ri avec un couple qui avait achete en promo 25 chocolatines et se demandait s’il allait toutes les manger! parce que quand j’écoute la Pastorale ,je suis dans un champ de blé,parce que je dois me lever tôt pour peindre “a la fraiche” et que je le fais, parce que je cale les appareils ménagers avec des bouchons et que je trouve que c’est une super idée;;
Voilà comment j’honore mon père Paul, cet autre à la fin de sa vie qui confondait un pinceau et un sécateur, qui me disait Madame, mais reconnaissait ma voix et murmurait ma petite fille..Mon p’tit père, mon ancètre.
Comment ne pas honorer nos ancêtres ? Simpliste et peut être stupide, mais, sans eux, serions nous ici ? Ne m’ont il pas apporté/transmis la vie ?
Pas de clonage, mais hommage et souvenir. Ils sont présents un peu partout chez moi et certains font partie de mon “club de vie”.
Ce qui me soutient est assez confus, et si cela s’appelait “racines” ?
Paradoxal peut être, je crois qu’ils m’aident à vivre “ici et maintenant”.
Puis viennent les branches, les fruits… la vie continue.
A notre tour nous deviendrons ancêtre !