Lors de la Master Class avec David Epston, j’ai retenu quelques astuces epstoniennes au service des questions, des histoires, et des personnes …
- Si je suis la CIA, avant même de lancer un projet, je dédie 4 personnes durant 3 mois, qui travaillent sans se rencontrer, et reviennent chacune avec leur proposition de … la formulation du problème !
- Je m’accorde du temps. Je sais qu’une bonne question est le fruit de milliers de questions posées, enregistrées, décortiquées, améliorées…
- Je me répète que “avoir une réponse signe la fin de l’invention”. Quand une réponse pointe son nez, je me pince pour me rappeler à l’ordre et je reprends mon questionnement.
- J’apprends à repérer une bonne question à la chair de poule qu’elle me crée, et à la sensation de plénitude qu’elle engendre chez moi… et chez les autres !
- Quand je peux, j’utilise un mot qui introduit de l’émotion, dans mes questions : “comment t’occupes tu de lui ?” deviendrait “comment prends- tu soin de lui ?”
- J’ouvre mes questions par ces expressions qui libèrent l’interlocuteur, en lui ouvrant le droit de ne pas savoir, ou d’inventer : “imagine…” ; “disons que…” ; “d’après toi…”
- A la moindre hésitation de mon interlocuteur.trice, je présente mes excuses et lui propose de prendre son temps, conscient.e que ma question peut sembler difficile. Je propose aussi de faire marche arrière et de changer de question. Je suis responsable de poser des questions claires comme de l’eau de roche !
- Enfin, je garde en tête que les pratiques narratives se distinguent par des questions poétiques, humoristiques, inattendues. Pour que ces questions trouvent leur chemin entre mon coeur et mes lèvres… je cesse de “penser” à mes questions, et je les laisse advenir.
- Enfin, en hommage à Léonard Cohen, je cherche l’odeur du cèdre au coeur des guitares Conde… Mais ça, c’est une autre histoire !!
Merci, David, pour ce partage de témoignages et de pratique extrêmement généreux.
Martine,
Mais quelle poétique synthèse ! que je vais afficher dans mon bureau pour la garder présente à mon cœur de praticienne, pour ne pas lâcher l’âme de la narrative.
Pour le 10 ème je dirai: rester connecté à notre soi profond pour devenir qui nous sommes avec les personnes dont nous croisons magiquement le chemin.
Merci.
Merci Catherine. Je vous l’ai certainement dit, mais les contes ont besoin de nous, malgré leur apparente indestructibilité ! Nous disons souvent que, chaque fois que nous en écoutons un et a fortiori, chaque fois que nous le racontons à notre tour, ce conte gagne cent ans de vie 🙂
Je n’ose pas dire “longue vie à la Peste” mais à ton envie de le conter, oui oui oui !
Martine
Je commence à lire ce premier texte de toi et j’ai bien sur envie de te dire merci ! Comme chaque fois que je lis des écrits de toi ou que j’entends les Histoires que tu racontes. Et donc aussi merci pour ce conte de la peste que je viens de re raconter !
Le 10ème signe extérieur de richesse annoncé dans le titre, est laissé à votre créativité 🙂