Traditionnellement, il est de bon ton d’échanger des voeux.
La folie du téléphone portable a même créé une nouvelle pratique : celle de les présenter par texto le plus près possible de minuit, ce qui a pour effet de saturer régulièrement les réseaux sans pour autant manifester une qualité particulière d’affection aux récipiendaires.
Dans notre petit milieu narratif et aborigénophile, il est de bon ton de déconstruire cette pratique des voeux pour y voir une simple manifestation de notre représentation du temps, de notre obsession de le mesurer, et de notre propension à nous réjouir sans raison, un peu stupidement, du simple écoulement des unités que nous avons nous-même créées.
Pourtant, le retour du printemps et de la chaleur, l’allongement des jours, la repousse des feuilles sur les branches, le retour du gibier a constitué pour notre espèce pendant des millions d’années de véritables miracles. C’était comme si le monde sortait une fois de plus de la mort, pour offrir à nouveau toute la magie des possibles.
Cheryl White aime bien poser à tous ses amis la question de ce qu’ils ont accompli durant l’année passée dont ils sont fiers, et des intentions qu’ils ont pour leur vie pour l’année suivante. Les voeux de Nouvel An, dans ces conditions, et si l’on ne se polarise pas sur l’obsession moderne de “gérer” le temps, deviennent une marque d’intérêt et de respect pour sa propre vie et pour la vie des autres.
Nous vous souhaitons que cette année 2012, loin de la fin du monde soi-disant prévue par le calendrier Maya et interprétée au pied de la lettre à la lueur étroite de nos lunettes scientifiques comme l’Armageddon, soit certes la fin d’un ancien monde, pourquoi pas, mais une fin dont émerge un nouveau monde où il soit possible de vivre sans culpabilité, sans haine et sans ressentiment, des expériences qui nous construisent sans que ce soit aux dépens des vies des autres ou leur environnement.
Mais les voeux que nous présentons aux autres parlent-t-ils vraiment d’autre chose que de nos propres vies ? Dès lors, qui pourrait être mieux placé que vous-mêmes pour se souhaiter des voeux qui vous intéressent vraiment, pour être à la fois Aladin et le génie de la lampe ?
BONNE ANNÉE A TOUS
Merci jean-Louis pour ce très beau partage.
J’aime cette période de vœux et j’essaie de ne pas tomber dans la fête commerciale, ni les souhaits d’optimisme béats. Ce sont souvent des périodes d’élan vers les personnes que nous apprécions et aimons, des occasions de retrouvailles et aussi comme le propose Cherryl d’introspection, pour honorer ses fiertés, affirmer ses intentions et mettre au monde ses projets.
Plus qu’une comptabilisation du temps, nous pouvons y voir le rythme des saisons qui berçait nos vies lorsque nous étions proche de la terre. Dans toutes les traditions, il y a des fêtes pour célébrer les passages.
Dans la tradition juive, le nouvel an (Roch Hachana) dure 2 jours et annonce une période de 10 jours conduisant à Yom Kippour (jour du pardon) appelés les 10 jours de pénitence.
C’est une fête spirituellement et et psychologiquement importante, elle permet de faire un bilan annuel de ses actes et de ses pensées, de remettre en question son existence, ses choix et options de vie. Toute la liturgie, les prières de cette période formulent cette force intérieure que possède chaque homme de bouleverser son existence et trouver un ou des chemins nouveaux originaux. Roch Hachana invite à sortir de la routine, de la lourdeur de l’être.
Chaque fin de cycle, annonce ainsi une renaissance, « vivre, c’est naître à chaque instant ».
Ce sont de très belles réalisations Jean-Louis et de beaux projets dont tu peux être fier. Je leur souhaite tous les vents favorables. Quant à ta fidélité et ton soutien en amitié, je suis certain que tes amis, qu’ils aillent mal ou bien, y trouvent un très grand réconfort.
Je vais faire des voeux à la Cheryl White.
Je suis fier d’avoir conduit une action en entreprise en ayant invité une Praticienne narrative à co piloter cette action. D’avoir ainsi créé une amitié forte. D’avoir accompagner des gens dans la reprise en main de leur vie et permis modestement à ce qu’ils aient repris leur combat de résistant “contre la crise et autres avatars”. Je suis fier d’avoir pris des nouvelles d’un ami qui ne va pas bien a qui je pense pendant qu’il poursuit son chemin. Je suis fier du livre de Dina qui porte une part de mon identité. Je suis fier d’avoir créé l’institut Narratif de Coopération Sociale et ainsi militer pour une action en direction des plus démunis, je suis fier de ce changement. Je suis fier d’être allé de l’autre coté du monde rencontré d’autres figures, de belles initiatives qui me permettent de ne plus me sentir seul au monde.
Mes intentions pour 2012:
Faire progresser l’action de l’Institut en collaboration avec Catherine et Laurent et tous les praticiens narratifs qui viendront nous rejoindre sur le chemin d’une thérapie politique et d’une communauté ayant du poids.
D’aller à Vancouver pour recharger mes batteries et revoir les personnes que j’aime et leur dire à nouveau.
De voir se réaliser les premières actions en direction des plus en difficultés et contribuer à la communauté narrative.
Vivre heureux en étant le plus possible congruent avec ma pratique,
Poursuivre, raconter et construire mes amitiés éthiques.
Voilà, j’ai de l’ouvrage.
Jean Louis
Retour à l’essentiel, que ces voeux echangés qui rassemblent les réalisations de l’année passée et les decisions ppur celle à venir. J’aime la propostion de Cheryl par ce qu’elle temoigne d’intérêt sincère pour l’autre, et aussi par sa dimension de partage, de collectif. Nos resolutions ne peuvent que s’amplifier et se renforcer lorsque, pour paraphraser les beaux mots de Bobin, elles s’expriment dans la lumière d’une écoute aimante.
Il s’agit également de se projeter dans le meilleur possible et de le souhaiter sincèrement à l’autre, au moins une fois par an…, pour faire plaisir, reconnaitre, encourager et se faire plaisir.
Et c’est avec enthousiasme que je vous transmets tous mes “voeux” pour cette nouvelle année ! A vous d’en définir la portée …
Bonne année sans culpabilité, sans haine et sans ressentiment.