COMMENT LE LANGAGE NOUS COLONISE

Par Laure Romanetti

Laure Romanetti est une praticienne narrative d’origine française vivant en Nouvelle Zélande. Elle est, avec Marcela Polanco (Colombie), l’une des personnes qui déconstruisent le langage dans le but d’y traquer comment il reflète d’antiques décisions de pouvoir et privilège qui à notre insu, ici et maintenant, gauchissent nos questions et notre construction du monde.

Imagine-le, figure-toi quelqu’un qui cultiverait le français.
Ce qui s’appelle le français.
Et que le français cultiverait.
Et qui, citoyen français de surcroît, serait donc un sujet, comme on dit, de culture française.
Or un jour ce sujet de culture française viendrait te dire en bon français « Je n’ai qu’une langue, ce n’est pas la mienne. »
« Oui, je n’ai qu’une langue, or ce n’est pas la mienne. »[1]

Et voilà comment, pour moi, tout a commencé[2].

Je parle plusieurs langues, mais,  laquelle est la mienne ? Je suis née en France, je suis Française, mais je suis Néo-Zélandaise aussi. Je parle le français mieux que les autres langues que j’ai choisies mais cela fait-il du français ma langue ? Et puis, si cette langue que je parle n’est pas la mienne ? A qui est-elle ? Est-ce que je veux toujours la parler ? Est-ce que je veux l’enseigner à mes garçons ? Est-ce que je veux la transmettre comme elle m’a été transmise ? Est-ce que je veux l’utiliser dans ma pratique thérapeutique, ici, au pays du long nuage blanc ?

Non, certainement pas.

J’ai choisi les langues que j’ai étudiées, mais je n’ai pas choisi le français. Le français m’a été implanté à coup d’humiliations, de « 5 fautes = 0 »; le français m’a cultivée. Mal. Et puis, « le masculin l’emporte toujours sur le féminin » m’a toujours exaspérée, révoltée, peu importe le nombre de matins, après la récré, ou j’ai dû répéter cette règle de grammaire insultante. C’est comme cette histoire d’Eve qui sortirait du corps d’Adam… je n’aime pas cette histoire. Les hommes et les femmes sortent du corps des femmes, aucune femme et aucun homme n’est jamais sorti du corps d’un homme.

J’en suis sûre maintenant, cette langue n’est pas la mienne.

Cette langue appartient à un groupe dominant dont je ne fais pas partie, dont je suis exclue parce que je suis née fille. ‘Mes amis‘ apparaîtront toujours sous cette forme masculin-pluriel, peu importe si la majorité de mes amis sont des femmes… Mes amies femmes sont invisibles pour ma langue maternelle, seuls mes amis hommes ont le droit d’être nommés.

Pourquoi ?

Et puis,  quelqu’un qu’on ne nomme pas existe-t-il ?

Ou plutôt, que ressens quelqu’une qui n’est jamais nommée ? Invisibilité ? Oppression ?

Mais, comment en est-on arrivé.e.s là ?

Ce groupe dominant aurait-il kidnappé la langue française ? Syndrome de Stockholm ? Cette langue acquise aux causes de ses ravisseurs aurait-elle ensuite servi leurs intérêts ? Une espionne, en quelque sorte, une graine insérée dans le cerveau de chacun et chacune d’entre nous? Cette graine aurait germé, puis grandi, ses ramifications nous contrôleraient, à notre insu ?

Mais alors, que faire de cette langue encombrante? De cette plante espionne ?

Il serait si facile de l’oublier, je n’ai pas à la parler ou si peu. Je pourrais ne plus l’arroser, la laisser sécher, elle ne tarderait pas à se recroqueviller, puis mourir. Je pourrais ne pas l’enseigner à mes fils. Pourquoi enseignerais-je à mes garçons l’invisibilité linguistique des femmes, alors que je suis leur mère, une femme ? Il faudrait être idiote… et cruelle ; je n’assoifferai jamais une plante vivante.

… « Imagine-le, figure-toi quelqu’un qui cultiverait le français ».

Oui, j’imagine…  encore mieux, je vais cultiver le français que je parle, que j’écris et qui parfois m’accompagne dans mes conversations thérapeutiques. Pour commencer, je vais le débarrasser de quelques mauvaises herbes, des règles de grammaires insultantes pour le genre auquel j’appartiens ;

Edwige, une femme sublime[1],  des linguistes chevronnées, m’ont généreusement ouvert leurs cahiers de botanique, ce n’est pas difficile. Je vais soigner, arroser, aimer cette langue et puis je vais l’emmener en consultation, débarrassée de ses préjudices sexistes. Une chose est sure, elle ne reproduira pas l’invisibilité de leur genre imposée par le langage, aux femmes qui viennent me voir, dans le huit-clos de mon cabinet.

La nouvelle compagne de mes explorations narratives est paritaire, équitable, solidaire, épicène, « dé-gendérisée ». Elle sort de l’ombre le genre féminin et lui fait profiter des rayons du soleil, tout comme elle le fait depuis bien longtemps pour le genre masculin. Elle est respectueuse de ceux et celles à qui elle s’adresse. Elle est éprise de justice sociale, se rebelle, résiste, se réinvente, elle est consciente de sa place, des multiples rôles qu’elle joue[2] , de son environnement[3].

Elle crée, elle n’hésite pas à parler ‘d’une docteure’, ‘d’une chercheure’, ‘d’une ingénieure’, et ‘d’employé-e-s’. Elle nomme explicitement les garçons et les filles, les cousins et les cousines, les voisins et les voisines, le père et la mère.

Elle a abandonné au siècle dernier le masculin dit générique ; elle aurait pu être tentée par un féminin générique, mais elle n’est pas revancharde, elle préfère honorer les humains.

Elle est résolument optimiste et porteuse d’ espoir.

Bien sûr, elle se trompe parfois, expose sa vulnérabilité… En tout cela, elle est la partenaire idéale de ma pratique thérapeutique car elle possède toutes les qualités chères aux praticiens et praticiennes de cette approche profondément humaniste.

Alors, oui, maintenant, cette langue est la mienne.

 

 

 

  1. Jacques Derrida (1996) Le monolinguisme de l’autre ou la prothèse d’origine.
  2. Cet article est un apercu d’une étude  réalisée en ce moment, sous la direction de David Epston et Helen Gremillion à Unitec, Auckland, Nouvelle Zélande et qui s’intitule: ” Experimenting with anti-languages: moving towards the de-gendering of French through translations of narrative conversations.” C’ est un projet qui s’inscrit dans une recherche post-moderne, volontairement féministe. En tant que recherche qualitative, cette étude autorise l’utilisation d’un journal de songes, propice aux reflexions dont cet article s’inspire.
  3. Edwige Khaznadar, professeure honoraire, docteure en linguistique et docteure ès-Lettres, spécialisée dans le fonctionnement de la dénomination humaine selon le genre dans la francophonie et bien d’autres.
  4. Réflexive
  5. Réflective

 

12 réflexions au sujet de « COMMENT LE LANGAGE NOUS COLONISE »

  1. Je crois que c’est la première fois, si je me suis souvent amusée à jouer avec cette règle, que je comprends à quel point elle a martelé, poli, façonné les personnes que nous sommes.
    “Le masculin l’emporte sur le féminin”. Mais c’est quoi ce délire ?
    J’ai entendu ce discours répété par les enseignants et les enseignantes tous les jours entre le CP et la 3ème au minimum, 9 ans d’éponge, 4 jours par semaine à l’école, mais aussi le reste de la semaine et pendant les vacances, relayé par mes parents, mes grands-parents et les cahiers de vacances.
    Pendant toute mon enfance, je n’ai jamais entendu une femme, ni un homme, s’étonner de cela. Au contraire, nous intégrions la règle en petites filles sages, cherchant les bonnes notes et la reconnaissance (quel paradoxe !), pour la relayer plus tard à notre tour, fières et intransigeantes.
    Quel effet cela fait-il, quand on est un petit garçon, et qu’on entend que le masculin l’emporte sur le féminin ?
    Quel effet cela fait-il, quand on est une petite fille, et qu’on entend que le masculin l’emporte sur le féminin ?
    Pourquoi acceptons-nous ainsi de nous laisser enfermer dans les cellules des prisons panoptiques ? Pourquoi oublions-nous la plupart du temps de questionner les règles qu’on nous impose ? Pourquoi nous auto-régulons-nous ainsi ? Je déteste aujourd’hui la petite fille bonne élève que j’ai été, mais je me rappelle avec plaisir mes révoltes de jeune fille et mes premières lectures subversives.
    Est-ce si inutile que cela de trouver ce postulat linguistique inique ? On cherche à nous dire qu’il faut bien que l’un des deux l’emporte. C’est idiot !
    Est-ce moins important que de préserver l’usage du Français dans le monde ? Ne peut-on faire les deux : faire vivre notre langue et toutes ses richesses singulières et en même temps la faire évoluer, au rythme de la pensée sociale ?
    J’ai trouvé difficile de jouer au “féminin l’emporte”, même si c’était rigolo de le faire et utile au processus au moment où nous l’avons fait (quel bonheur de voir les têtes se relever et des sourires malicieux renaître sur les visages), parce que je crois que j’ai trop de respect pour les autres pour utiliser un langage éliminant l’un d’entre nous, même s’il était d’accord. J’avais sans cesse envie de m’excuser auprès de lui. Evidemment, cette élimination d’une partie du monde, invisible d’habitude, a été rendue visible ici par le renversement de la situation, d’où l’envie de s’excuser. On n’y prête hélas pas attention d’habitude et personne ne s’en excuse jamais, mais cela ne veut pas dire qu’elle n’existe pas.
    Nous essayons ici grâce à Laure de rendre visible un invisible extrêmement blessant.

  2. Ce que vous avez fait avec ce groupe est tout simplement génial, Catherine !
    Et votre conclusion est fascinante :
    « l’un ou l’autre est pareillement idiot dès lors que le groupe est mixte »…
    Je suis évidemment en parfait accord avec cette conclusion mais je constate que nous nous payons du  masculin dit générique depuis pratiquement 300 ans alors que c’est ‘idiot’, et potentiellement nuisible! Pour preuve, je vous renvoie de nouveau à la lecture d’un article magnifique de trois femmes à la pointe de ces questionnements :

    « Masculin/féminin : raison garder. Réponse à Maurice Druon de l’Académie française. »
    Edwige Khaznadar – Linguiste – France
    Jacqueline Lamothe – Linguiste – Québec
    Thérèse Moreau – Ecrivaine – Suisse

    Catherine, la rédaction épicène et le langage parlé (où la parité compte) sont simplissimes. Nos politiques et leurs troupes de conseiller-e-s en communication l’ont bien compris, leurs discours commencent régulièrement par « français, françaises », non ?
    Dans un groupe mixte il suffit de dire « bonjour à toutes et tous », « tournez vous vers votre voisin ou votre voisine et discutez de… »; en parlant d’un groupe dont on ne connait pas la composition on peut dire « ils ou elles », « ceux et celles », « les hommes et les femmes qui… ils et elles  font… » etc…
    La langue française n’y perd rien, bien au contraire, elle y gagne en nuances, car pour une fois, les deux genres y sont systématiquement présents et sont explicitement nommés.

    Je m’efforce de parler et d’écrire de cette façon depuis des mois maintenant, je l’enseigne à mes garçons qui trouvent cette pratique complètement normale. C’est facile, mais il faut être vigilent-e-s car les autoroutes du « masculin l’emporte toujours sur le féminin » sont bien imprimées dans nos cerveaux. En revanche, une fois que l’habitude épicène ou paritaire s’installe, écouter du masculin générique devient insupportable, justement parce que trop imprécis. (Je regardais récemment un reportage d’Arte sur les Sumériens, je n’ai pas pu le finir tant je bouillais de ne rien savoir des Sumériennes : à coups de « ils … ils… ils … ils … et ils… » on ne sait rien d’ « elles » !)

    Au delà de l’exercice de style dont je me passerais volontiers, ce qui m’intéresse, ce sont les constructions mentales et les conséquences politiques et sociales qui découlent inévitablement de cette utilisation biaisée du langage. A ce sujet, les réflexions individuelles et collectives de votre groupe après une journée de féminin générique ont dû être fort intéressantes !

  3. Pardon, le dernier post était envoyé personnellement à moi pour que je puisse décider si ok pour publier, donc, oui, , bien sûr et je le publie un peu tard, donc il parait hor série.

    Pardon,, elizabeth

  4. Bonjour Elizabeth;

    je te remercie pour ton commentaire plein d’amitié.
    Je connaissais ce ‘dicton’ espagnol mais pour moi, il est teinté de sarcasme. C’est vrai jouer avec les deux genres, ce pourrait être sympa; a condition que les deux soient présents sur le terrain, ce qui, a mon avis n’est pas le cas en français. Pour s’en rendre compte, il faut se mettre à la place de l’autre et pratiquer un peu d’empathie: imagine que le ‘masculin générique’ soit remplacé par le ‘féminin générique’, que se passerait-il? A quoi ressembleraient les histoires?
    Imaginons une équipe de rugby, avec des hommes, tout ce qu’il y a de plus masculins. Cette équipe aurait une ou deux soignantes, des femmes (mais maintenant le féminin l ’emporte sur le masculin) et toutes voyageraient ensembles. Arrivées au parque des Princes, pour un match, les journalistes, hommes et femmes, les accueilleraient… Elles écriraient ou déclameraient: “quelle belle équipe, les joueuses sont belles, grandes, grosses et musclées, elles nous promettent un jeu magnifique, elles vont tout donner!” Bizarre? Pourquoi?
    Imaginons maintenant que ce « féminin-l’emporte-toujours-sur-le-masculin » dure quelques siècles, à quoi ressemblerait notre société dans 300 ans? Si les neuro- scientifiques ont raison et que le langage structure nos pensées (voir travaux de Lera Boroditsky, Marie-Nathalie Beaudoin et bien d’autres), ce langage devenu outrancièrement féminisé aurait obligatoirement des répercussions sur l’organisation de nos vie, non?
    Grâce aux travaux d’Edwige Khaznadar, j’ai compris que (contrairement à l’anglais) le français permettait d’honorer les deux genres, en nommant explicitement les deux. Pourquoi s’en priver?
    Voir absolument, pour celles et ceux que cela intéresse:
    http://www.edwige-khaznadar-parite-linguistique.fr/

    Merci encore Elizabeth;

    Laure

  5. Je viens de co-animer une séance avec un groupe de femmes de ForceFemmes, et mon co-animateur était un homme. N’ayant pas d’autre solution que de choisir entre masculin ou féminin, nous avons ensemble (donc aussi avec lui) décidé que dans ce groupe, et pour jouer avec humour le jeu de cette association, “le féminin l’emporterait”… Ce choix portait sur le nombre de celles et ceux en présence : il n’y avait aucune raison que le masculin l’emporte.
    Mais l’un ou l’autre est pareillement idiot dès lors que le groupe est mixte, et n’utiliser que des expressions ou terminologies épicènes me paraît à l’opposé, bien compliqué, sauf à abandonner les multiples nuances de la langue.
    Alors, comme d’habitude, je ne sais pas… mais je milite dans ton sens Laure, avec humour et légèreté : l’école n’est plus ce qu’elle était… les jeunes respectent de moins en moins les “règles d’orthographe et de grammaire”… à moins qu’ils ne résistent à des règles dont le sens s’est perdu ? Accorder les participes passés et les adjectifs n’importe comment devrait bientôt, par le miracle de la loi statistique des grands nombres, rétablir un juste équilibre entre féminin et masculin 🙂

  6. Les Québécois et les Québécoises ont crée il y a bien longtemps un guide de rédaction épicène. Pour ceux et celles que cela intéresse:

    VACHON-L’HEUREUX, Pierrette,
    GUÉNETTE, Louise,

    Avoir bon genre à l’écrit, Guide de rédaction épicène, Office de la langue française, Les Publications du Québec, 2007

  7. Le Québec possède une histoire et une tradition féministe solidement ancrés depuis les années 60.
    Son dispositif politique prévoit de confier des pouvoirs à un premier ministre élu par des députés. Jusqu’à hier soir, Pauline Marois, représentante du parti québécois, était la première femme premier ministre du Québec.

    Jusqu’à hier soir parce que les québécois appelés à voter hier, ont élu une majorité de représentants du parti libéral et Pauline Marois a donc du démissionner.

    Le rapport avec cette note ? Dans son discours prononcé hier soir pour prendre acte de sa défaite elle a déclaré :

    «Si j’ai un regret, ce soir, c’est de n’avoir pu renforcer la présence du français dans tous les domaines. Alors je le dis, je suis inquiète pour notre langue, a-t-elle laissé tomber. «Alors peu importe nos allégeances politiques, nous avons le devoir de brandir le flambeau de la langue française et de le faire bien haut»

    Autre lieu, autre culture, au Québec la langue française est un symbole de résistance à l’emprise d’une domination culturelle, celle des anglo-saxons.

    http://www.lapresse.ca/actualites/elections-quebec-2014/201404/07/01-4755281-les-liberaux-majoritaires-pauline-marois-demissionne.php

  8. Bonjour Maya ;

    Bonne question, merci.
    Le Larousse dit : « doctoresse » langage familier. Pourquoi ?
    Il y a là, pour moi, une connotation légèrement négative dont je préfèrerais rester à l’écart.
    Ceci étant dit, tout est possible : un mot nous manque ? Créons-le ! C’est ce que préconise David Epston depuis des années et il le fait, lui même, avec beaucoup de talent. La seule chose qui compte vraiment, à mes yeux, c’est de sortir le genre féminin du vide lexical dans lequel il se trouve, de l’invisibilité totale qui lui est imposée dès que les deux genres sont en présence. Pourquoi ? Parce que je pense (je constate) que cette invisibilité linguistique a des conséquences désastreuses pour tout le monde : hommes et femmes !

    Voir l’ interview d’Antoinette Fouque : 3000 femmes et Un homme, qu’est-ce que ça donne ? Ça vous rappelle quelque chose ?

    http://www.francetvinfo.fr/france/video-antoinette-fouque-une-vie-a-se-battre-pour-les-droits-des-femmes_536559.html

    Corinne,

    d’illustres linguistes féministes (mais pas seulement) réfléchissent sur ces problèmes depuis des décennies !
    Edwige Khaznadar, Pierrette Vachon-L’Heureux, Louise Guénette, Anne-Marie Houdebine, Michel Arrivé, Luce Irigaray et bien d’autres.
    Malheureusement, ils et elles n’ont pas beaucoup été entendu.e.s.
    Cela doit changer!

    Et puis, pour répondre à Christian, lorsque les deux genres auront trouvé un équilibre, alors ils pourront faire une place à un troisième: le neutre ! (qui existe déjà dans d’autres langues.)

    Merci pour vos commentaires;
    Bonne journée;

    Laure

  9. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il donne à réfléchir, ton écrit, et c’est tant mieux !

    En le lisant je me remémorais le livre d’Anne Garréta : “Sphinx” qui relate une histoire d’amour entre deux personnes dont on ne peut pas définir le sexe, en lisant le texte.
    Ou encore le livre de Georges Perec, : ” La disparition” écrit sans la lettre E. Mais dans cet ouvrage il s’agit plus d’une contrainte dans le cadre d’une expérience “Oulipo”.

    Le féminisme en France s’intéresse à beaucoup de domaines mais celui de la linguistique, je ne crois pas. Il faudrait peut-être commencer par là…L’invisibilité du genre, est-ce que toutes les langues se construisent sur la domination d’un genre sur l’autre ou est-ce une particularité française ?
    Il y a de quoi réfléchir dire et écrire…Tu commences quand ?

  10. Laure, un grand merci pour ton article qui nourrit , fait réfléchir, et demande à être bien digéré !

    Je voudrais répondre après réflexion et digestion, mais il me vient, à moi qui ai été élevée dans une langue sans genres évidentes, un cadeau qu’une prof d’espagnol m’avait fait. En espagnol el problema est masculin, et la soluccion est féminine. Le fait d’avoir des genres dans la langue permet aussi de jouer avec les genres, plutôt que de les ignorer….

    Sans être colonisé e s ni dominé e s par.

    Un grand merci pour avoir partage ton article avec notre communauté dont tu fais partie. J’espère aussi pouvoir lire l’ouvrage complet un jour!

    Elizabeth

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