Jerome Bruner est décédé le 5 juin à l’âge de 100 ans. Les Pratiques Narratives doivent beaucoup à ce grand Monsieur, psychologue et philologue influencé par les travaux de Lev Vigotsky et qui a à son tour exercé une profonde influence sur les fondateurs de la thérapie narrative (notamment Michael White à partir de 2004). Nous lui devons des ouvrages incontournables comme “Pourquoi nous racontons nous des histoires” et “Culture et modes de pensée”. Sa contribution à l’élaboration de la métaphore textuelle et des paysages de l’action et de l’identité (à l’origine “paysage de l’intention”) est essentielle, nous lui devons la transposition de cette métaphore littéraire au champ psychique et narratif. Nous utilisons tous les jours, peut-être sans le savoir, son travail dans nos conversations avec nos clients. “Errances narratives” lui rend hommage avec respect.
Paix à son âme.
Ce que j’aime dans les pratiques narratives, c’est qu’elles savent rendre hommage et honorer les travaux et actions de personnalités remarquables (ici Jérôme Bruner avec une mention de Lev Vigotsky, ailleurs Michael White, David Epston, etc …) sans tomber dans la “gourouisation” ou “l’idolâtrie” que je peux voir dans d’autres approches ou d’autres domaines. Et pourtant ce risque plane toujours, peut être parce que l’être humain est câblé comme cela (?) … de voir émerger ici ou là des fines traces de cette gourouisation toujours possible, ou encore d’appropriation partielle ou même de captation d’héritage 🙂
Soyons tous vivants et en alerte pour danser sur cette crête … entre banalisation et gourouisation !
Et merci Jérôme Bruner et Centenaire d’avoir défriché dans de territoires !