Bribes et leçons d’une belle intervention narrative en entreprise…
Au départ, nous sommes dans l’univers du conseil en entreprise. Deux entreprises de 30 personnes ont décidé de fusionner. Divers métiers sont représentés dans la nouvelle entité : consultants, coachs, concepteurs graphiques, développeurs informatiques, gestionnaires, … Deux cultures d’entreprise aux valeurs proches mais aux pratiques différentes.
Au milieu, une consultante salariée qui se forme aux pratiques narratives à la Fabrique Narrative à Bordeaux. Elle voit se dessiner l’opportunité de vivre une intervention « pour de vrai », auprès d’un groupe constitué. Ses objectifs sont multiples :
- faire vivre quelques pratiques narratives à des collègues consultants qui pourront y faire référence dans de prochains accompagnements en entreprise,
- vivre en personne une séance d’accompagnement dans des conditions favorables,
- contribuer à la constitution de la culture « à venir » par le développement d’histoires professionnelles préférées partagées : parler de ce qui compte et nous fait aimer notre métier.
Au final
Une superbe journée et une aventure excitante et joyeuse. Quatre praticien(ne)s narratifs issu(e)s des personnes qui se forment en seconde année à la Fabrique Narrative, une équipe de choc solidaire et rieuse : Isabelle Gaillard, Marc Daoudal, Martine Compagnon et Fabrice Aimetti, qui ont préparé la journée avec Pierre Blanc-Sahnoun. Cinq étapes qui construisent un chemin qui s’étoffe et embellit :
- partager « une histoire professionnelle préférée » en petits groupes et retenir, de toutes ces histoires, par groupe, un mot,
- ensuite, partager ce mot en assemblée plénière, et en donner quelques explications, guidé par l’un des praticiens,
- puis, recevoir en cadeau deux re-narrations formulées par deux praticien(ne)s présent(e)s,
- être invités par groupe (différents des premiers) à une seconde étape de re-narration, sous la forme que l’on veut : poème, texte, chanson, saynète, …
- enfin, mettre en commun ces visions et obtenir un retour de plusieurs témoins, internes (dirigeants) ou externe (client).
UNE COLLECTION DE « CE QUI IMPORTE », DE TOUTE BEAUTE
En conclusion de cette journée (10h30-17h), les participant(e)s se sont dit touché(e)s à la fois des mots collectés (des chansons, des poèmes, des saynètes) et des rencontres (par groupes de 5 ou 6 personnes) suscitées.
Plusieurs personnes ont témoigné de leur facilité à échanger, alors que, par exemple, leur fonction administrative leur faisait penser qu’elles n’avaient rien à dire d’aussi intéressant que les autres. Au cours du premier temps de partage, des « souvenirs magiques », des témoignages émouvants, ou drôles, de toute nature, ont en effet circulé.
D’autres participants ont célébré la créativité, le jeu, les rires présents dans cette journée. Les mots collectés à l’issue du premier travail en groupe seront un réservoir d’images et de valeurs à réutiliser sur le site, blog, et dans la communication de la nouvelle entité.
LEÇONS APPRISES
Les points d’attention tirés de cette première aventure sont les suivants :
- Permettre aux dirigeant(e)s et aux participant(e)s de distinguer « histoires préférées » et « histoires positives ». L’idée de (ne) raconter (que) du positif inquiète : « ce n’est pas sérieux ! Ca pourrait être vécu comme la tentative de cacher les sujets qui fâchent ! Nous ne sommes pas des enfants… ». Mais nous faisons beaucoup mieux que cela ! Nous partageons des histoires préférées, pas forcément faciles ou drôles…
- Savoir mieux expliquer la spécificité du témoin externe et en tirer parti. Dans ce cas, nous avons hésité entre témoin dirigeant(e) ou client(e). Au final, les deux ont été retenus. La préparation des témoins était insuffisante (prévue dans le déroulé et désorganisée dans la réalité) et leur retour, en interviews successives debout, dans la fatigue de la fin de journée, n’a pas tiré toute la puissance possible de cette parole miroir.
- Accepter que pour certaines personnes, la demande d’un souvenir « qui fait pétiller les yeux » lié à l’activité professionnelle crée un premier sentiment de panique : « est-ce que je vais trouver ? », « est-ce que c’est ça que l’on demande ? ».
- Y être attentif et pouvoir infuser de la tranquillité, afin que la personne vive avant tout un instant confortable, sans (trop de) pression sociale normative.
Les funambules sont toujours pleins de grâce et de délicatesse… et on dirait que votre équipe est en plus un peu clown !
J’aime aussi beaucoup vos points d’attention. Merci de les partager avec nous tous.
Merci Martine et merci à l’équipe de choc solidaire et rieuse pour ce partage. Quelle belle expérience. Cela me donne espoir sur tout ce que l’on peut faire encore avec les équipes en entreprise. J’adore votre photo. Elle semble être à l’image de ce que vous avez vécu, une belle histoire préférée.