J’ai lu le livre de Rodolphe Soulignac, joliment préfacé par André Grégoire.
Le sujet, c’est le couple. Les planches narratives proposées en titre (et livrées avec le livre) couvrent douze catégories de « dilemmes conjugaux fréquemment rencontrés dans une pratique clinique courante dans le monde occidental ». Rodolphe a imaginé 24 planches très simples, chacune suggérant un de ces dilemmes, et des conversations narratives à partir de ces planches. Il envisage deux façons de les utiliser, selon que la conversation se tient avec un couple ou avec un groupe de réflexion, et les accompagne d’une proposition de processus et d’un guide de conversation pour aider les thérapeutes à s’approprier l’outil. Avec un état d’esprit et des intentions essentiellement « narratifs », Il a conçu un outil qui permet aux partenaires d’aborder les effets du problème en dehors du conflit, de s’écouter, de s’étonner mutuellement, de se toucher émotionnellement (et pourquoi pas de s’embrasser ou de se prendre la main).
J’ai rencontré Rodolphe à Arcachon à l’occasion d’une master class de la Fabrique Narrative. Il venait de Genève pour écouter Stephen Madigan. C’est une personne pour qui j’ai beaucoup de respect, que j’aime beaucoup écouter parler des idées qu’il estime indissociables des pratiques narratives, qui n’hésite pas à prendre des positions claires et toujours très humaines. Il consacre d’ailleurs à ces idées un chapitre spécifique, où il donne un éclairage personnel, avec une ouverture, selon les mots d’André, sur « un territoire d’idées nettement plus vaste que celles habituellement présentées ». André dit aussi que Rodolphe a réussi dans ce chapitre à francophoniser la pensée narrative. À ce sujet, Rodolphe est l’initiateur de la 1ère journée de thérapie narrative francophone, qui s’est tenue à Genève le 4 avril 2013. La 2ème est prévue en 2016 (à Nantes cette fois). Il espérait très fort qu’il y ait une suite.
J’ai trouvé le travail de Rodolphe très original et inspirant, et je me demande si certaines planches ne pourraient pas servir pour aborder une relation autre que la relation conjugale, une relation de travail par exemple, ou une relation parent-enfant. Il nous livre un outil narratif libre de tous droits d’utilisation. À nous maintenant de nous laisser inspirer, chacun dans son domaine.
Je trouve très intéressant les planches comme manière d’explorer le contexte, en mettant dès le début de la conversation de la résonance et de l’externalisation. Il y a là une belle congruence du fond et de la forme qui me plait bien et l’ouvrage se lit aisément. Je cherche donc un cobaye coach praticien narratif pour … essayer les planches pour moi-même et mon épouse, suivant le bon principe “knockien” qu’un bien portant est un malade qui s’ignore 🙂
Un commentaire, Catherine, qui accentue mon désir d’aller à la rencontre..du livre !!
Merci
Isabelle