Combien de souffrances faut-il pour qu’un cœur chavire ? Et quand il chavire, combien de temps lui faut-il encore pour accepter de remettre en cause ce qu’il a appris et tient pour certain ?
Cet article de Richard Brouillette (psychothérapeute installé à Manhattan), posté le 15 mars 2016 dans le New York Times, porte beaucoup d’espoir. David Epston l’a envoyé à Pierre Blanc-Sahnoun et j’ai eu envie de le traduire. Les idées narratives et leurs nombreuses sœurs repoussent inexorablement les frontières de la psychologie moderne dans le monde occidental, et rien ne peut plus les arrêter.
Si j’ai choisi l’approche narrative, c’est exactement pour les raisons que décrit Richard dans cet article, lorsqu’en formation de coaching, je refusais l’idée de faire porter l’entière responsabilité de la résolution des problèmes sur la personne. Aucun des auteurs de développement personnel qu’on me prescrivait alors ne se préoccupait, comme l’a fait Michael White, du contexte « élargi », forcément politique. Leurs pratiques par conséquent ne faisaient à mes yeux que renforcer la culpabilité des personnes en difficulté. Quand j’ai lu Maps, j’ai découvert avec un immense soulagement quelque chose de très différent, dont je retrouve l’esprit dans cet article. Car comme dit David Epston (email du 18 mars 2016) : « Et il faut être clair : c’est comme des esclaves sur des galères romaines qui seraient soignés par des docteurs pour des lésions attribuables au travail répétitif. »
Pour mieux comprendre le sens des paroles de David, lisez l’article du NYT :