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Lueur d’espoir

“Déradicalisation”. Le mot en lui-même porte l’échec de la chose. D’abord, parce qu’il sonne si dangereusement proche de “dératisation”. Mais pas seulement. Par sa construction même, il pose à la fois un jugement et un acte de pouvoir externe.

“Déradicalisation”, c’est un concept décliné de l’exorcisme, où l’on extirpe le mal de l’individu envoûté. Tant dans sa possession que dans sa rédemption, l’individu a été passif et soumis à des forces extérieures qui le dépassent. Le concept de “déradicalisation” nie la capacité de choix et l’initiative personnelle de l’individu dans la construction de sa propre vie et de sa propre légende personnelle. C’est vraisemblablement pour cela que jusqu’ici, tout ce qui a été tenté a totalement échoué.

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UN ARTICLE DE MICHAEL WHITE

Avec l’aimable autorisation du Dulwich Centre et traduit de l’anglais par notre ami Pierre Nassif, voici un extrait des “workshop notes” de Michael White, un texte magnifique sur la fonction de la plainte et les compétences de résistance de ceux qui sont exposés à des traumas intitulé “attending the consequences of trauma” (“au chevet des conséquences du traumatisme”).

Ces notes furent préparées à l’intention des participants à l’atelier, afin qu’ils poursuivent leurs investigations relatives à la pertinence des idées et pratiques narratives, lorsqu’elles sont appliquées à des personnes venant en consultation pour traiter d’une expérience significative de traumatisme.

Il existe des interprétations contemporaines de la douleur psychique et de la détresse émotionnelle consécutives à un traumatisme qui laissent dans l’ombre de nombreuses complexités caractéristiques de telles situations vécues, ainsi que de la manière dont les personnes concernées les expriment.

Certaines de ces interprétations tracent linéairement une relation naturelle entre le traumatisme et la douleur psychique ou la détresse émotionnelle. De telles interprétations conditionnent fortement les résultats des conversations thérapeutiques.

Des conversations thérapeutiques dont les lignes directrices proviennent de certaines de ces interprétations contemporaines peuvent participer à l’élaboration d’une image de soi remarquablement fragile et vulnérable. Elles laissent les personnes concernées dans l’intense sentiment que l’on pourra désormais empiéter sur leur personne de telle manière qu’elles auront du mal à se défendre. Cela ferme leurs voies d’accès à des moyens d’action adaptés aux difficultés de l’existence et cela réduit leur aptitude générale à savoir comment évoluer dans la vie. Continuer la lecture de UN ARTICLE DE MICHAEL WHITE